Stage de pistage chez Gérard Lalande

Publié le par yannick thoulon

Définition approximative du pistage : Le pistage, c’est l’activité qui consiste pour le chien à suivre une piste préalablement tracée par une personne (ou un animal), afin de retrouver cette personne ou un objet lui appartenant. Vachement pratique quand on a perdu ses gants en promenade, par exemple ! (et aussi accessoirement pour retrouver un randonneur perdu ou un criminel en vadrouille).

Depuis plusieurs années, je rêvais de faire du pistage avec ma chienne. Je me doutais qu’elle serait assez douée pour cette discipline, puisqu’elle a naturellement le nez au sol toute la journée. Comme je dis toujours : « cette chienne, elle ne se promène pas, elle cherche de la nourriture » (et pour ça, elle suit des pistes). Sauf qu’elle suit les pistes qu’elle veut, quand elle veut. La difficulté consistait à encadrer cet instinct. Malheureusement, je n’ai jamais pu trouver de club qui accepte Pampa en pistage, car ce n’est pas un chien de race. Les "grigris", c’est bien connu, n’ont pas de flair ! Finalement, c’est en faisant un stage d’agility chez Gérard Lalande que j’ai découvert qu’il faisait aussi du pistage. 3 ans après, me revoilà donc à Bordeaux chez Gégé Lalande pour découvrir une discipline complètement inconnue. Bilan : une semaine entière avec des amis et les toutous en liberté toute la journée dans un cadre superbe et sous un soleil radieux. On a appris des choses sur les chiens, on a appris des choses à nos chiens, on s’est éclatés en découvrant d’autres disciplines (troupeau, rapport)… Que demande le peuple ?

Nous étions 4 au stage : Vincent (un ami éducateur canin en Gironde : www.whawhacool.fr) et sa chienne Tina, Caroline (avec qui j’avais fait le stage agility et avec qui on s’était promis de faire du pistage) et sa chienne guide Siloé, Danièle et son border Scout, et ma Pampa et moi.


C’est quoi, le pistage ? Et ben au début, le pistage, c’est apprendre au chien à marcher le nez au sol en bouffant tout ce qui traîne et en tirant sur sa laisse !!! Pas la peine de vous dire que Pampa a adoré (après un petit temps d’hésitation quand même, parce que ça lui semblait trop beau pour être vrai) !

 

Comme d’habitude, chez Gérard, ce qui était génial, c’est qu’on a vraiment procédé étape par étape, de manière logique et réfléchie. Et comme d’habitude chez Gérard, les chiens ont fait des progrès fulgurants. Avec les chiens, prendre son temps n’est jamais une perte de temps. C’est en commençant à petits pas qu’on finit à pas de géants (c’était l’instant philosophique du jour).

Voilà une attitude parfaite de chien de pistage (obtenue après 3-4 jours d'entraînement)

Comme le dit Gérard, le pistage, c’est de la motivation pure : « On ne peut pas faire pister un chien à coup de pied au cul ! » (le Sage a parlé !). Il faut donc jouer sur sa motivation pour l’aider à baisser le nez et à comprendre que la solution se trouve à ras du sol. On a alterné les sources de motivation, le style de pistes et le type de recherche (en longe - on dit en "trait de limier"- ou en liberté -"en libre"). Une fois, le chien suit une piste de croquettes plus ou moins espacées, une fois il doit aller chercher son jouet préféré en suivant notre odeur, et une fois c’est nous qui allons nous cacher afin qu’il nous retrouve.

C’était vraiment passionnant de voir les différentes réactions des chiens. Scout, le border accro aux objets en tous genres, a eu du mal à se concentrer sur une seule piste, car dès qu’il croisait la moindre pomme de pin, il croyait qu’il avait gagné et se jetait dessus ! Siloé, elle, très fière, a eu un peu de mal à daigner baisser le nez et voulait capter les odeurs qui flottaient en l'air, mais les pistes de croquettes ont eu raison de son noble port de tête (à ne pas raconter à l’école de chiens-guides) !

Troisième jour. Siloé commence à bien baisser le nez (admirez le cadre idyllique).

Tina, la première fois, ne comprenait pas grand-chose et se tournait vers son maître avec un regard implorant. Puis, à force de la laisser réfléchir toute seule, elle a eu le déclic et s’est vraiment mise à pister comme une pro.

Tina en pleine action.

Pampa, après un moment de flottement ("il faut vraiment que je parte devant, là ? Eh, tu vas pas me donner une petite indication ? "), a vite compris qu’il fallait mettre le nez par terre et, à mon grand étonnement, a très vite fait le lien entre l’odeur des croquettes et mon odeur. Ainsi, lorsque les croquettes se sont espacées pour finalement disparaître, elle avait capté qu’il fallait se raccrocher à mon odeur pour suivre la piste (mais quelle déception, à la fin, quand elle arrivait à son jouet et non au bel os enrobé de viande !).

 

Pampa s'éloigne un peu de la piste. Je m'arrête simplement sans rien dire pour lui indiquer que c'est une voie sans issue. Elle rectifie sa trajectoire... et la voilà repartie de plus belle !

Tous les chiens ont fait d’immenses progrès. Ils ont tous commencé par la recherche d’un objet ou du maître à quelques mètres, et au bout de cinq jours, tous étaient capables de suivre une piste de plus de 100 m avec un ou plusieurs angles ou de retrouver leur maître à plusieurs centaines de mètres.


Les deux plus beaux moments pour moi :

Le rapport de balle. Je suis allée cacher une balle à une centaine de mètres du camion où Pampa était restée attachée. Je suis revenue au camion, j’ai libéré Pampa en lui disant doucement « cherche ». Et là, je vois ma Pampa filer tout droit vers l’inconnu, laisser sans hésiter tous ses repères derrière elle pour filer droit comme un i, déterminée. Pas le nez en l’air, comme feraient tous les chiens, mais le nez au sol, concentrée sur mon odeur. Elle a ignoré le chevreuil qui se tenait à 20 m de là, a tourné pile là où j’avais tourné, a disparu l'espace d'une seconde dans les hautes herbes et est revenue au galop avec la balle. Elle avait compris que c’était ce truc là, qui avait mon odeur, qu’elle devait ramener. Elle qui n’aime pas trop les balles ! Ca vous paraît peut-être banal, mais pour Pampa qui n’aime pas les objets, c’était fantastique ! Je n’ai pas pu retenir un grand cri de joie quand je l'ai vue revenir (et tout le monde s’est bien moqué de moi !)

Bon, je triche un peu, c'est pas la bonne image. Sur le moment, j'avais pas d'appareil photo. Mais bon, ça ressemblait quand même à peu près à ça !

 

La recherche de Gérard. Jamais j’aurais pensé aller jusque-là en 5 jours. Pour moi, c’était l’aboutissement même du pistage. Gérard lui a fait sentir un bout de chiffon imprégné de son odeur (et lui a montré qu’il avait un bel os !). Il a déposé le chiffon à terre et est allé se cacher quelque part entre les bâtiments de la bergerie, hors de notre vue. A mon ordre, Pampa a avancé, s’est plantée quelques secondes sur le chiffon, puis s'est mise en route sans hésiter. C’est la première fois qu’elle suivait une piste qui n’était pas tracée par moi. Elle a compris, d’après l’odeur du chiffon, que c’était ça qu’elle devait suivre. Quel bonheur de suivre son chien aveuglément. Vous ne savez pas où il va, mais lui semble très bien savoir. Il suit une piste totalement invisible, puis tourne d’un coup. Vous pensez qu’il s’est trompé, mais non. Après quelques dizaines de mètres supplémentaires, vous tombez nez à nez avec « l’homme au chiffon », qui fait la fête au chien et lui donne un os à ronger. Le nez de votre chien est plus fiable que votre raison !

Une sensation merveilleuse !

En débriefing avec Gérard, à la fin de la piste (Pampa est encore sur le coup !).

Depuis, presque tous les jours, je refais une ou deux pistes à Pampa. Ici, hors contexte, elle a eu un peu de mal à s’y remettre, mais maintenant, c’est reparti. Elle est de plus en plus précise et c’est un bonheur de la voir pister. Dommage que je ne puisse pas pratiquer en club ! Ils auraient peur que mon bâtard soit meilleur que leurs bergers allemands ! Bon, pour l’instant, ils ne risquent pas grand-chose, on débute seulement. Mais gare à eux dans quelques années !

Pour plus d'info : Gérard Lalande, can'idée éducation.

Publié dans Divers

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