Du clicker dans le ring : Quelques grammes de finesse...

Publié le par yannick thoulon

Dimanche dernier, c’était stage clicker au club canin de Tournan Gretz avec Gilbert Guevel, champion de France de RCI en 2003 et 2005. Alors, pour ceux qui n’ont rien compris à cette première phrase, voici un petit glossaire rapide.

C’est quoi, le clicker ? C’est un petit truc qui fait click click que l’on actionne pour récompenser le chien quand il fait ce qu’on veut (par exemple, quand il s’assoit). Au départ, on a associé le son du click à une récompense (quand on clique, on donne de la bouffe, et du coup, au bout d’un moment, quand le chien entend click, il pense « Bouffe ! Chouette ! ») Cette méthode est très bien pour les gens qui ne savent pas trop féliciter ou qui ont du mal à attirer l’attention du toutou. Grâce à la forte motivation du clicker ("Bouffe ! Chouette !") le chien fait beaucoup plus volontiers ce qu’on lui demande, sans qu’on ait besoin de le triturer dans tous les sens (enfin, y a des nuances à apporter à tout ça, mais si vous voulez en savoir plus, vous n’avez qu’à faire un stage clicker vous-mêmes !).
Et c’est quoi, le RCI ? C’est une discipline qui allie l’obéissance (assis, debout, couché, marche au pied), la garde d’objet, le mordant, le pistage et d’autres trucs, mais j’ai beau me renseigner, j’arrive jamais à retenir ce que c’est exactement. Alors si vous voulez en savoir plus, vous n’avez qu’à faire un stage RCI !
Ce qui est nouveau, c’est que jusque-là, les pratiquants de ring et de RCI étaient plutôt des mecs viriles qui emploient des méthodes de mecs viriles avec des intonations de mecs viriles, si vous voyez ce que je veux dire. D’ailleurs, le public de ce stage était composé à 70 % de mecs et de gonzesses viriles qui découvraient que l’on pouvait faire travailler un chien sans gueuler des ordres d’une voix virile. A côté d’eux, il y avait aussi quelques petites bonnes femmes et un petit bonhomme qui faisaient juste de l’agility, dont moi…
Gilbert nous a brièvement expliqué le concept du clicker et a enchaîné sur de brillantes démonstrations avec des chiots, puis des chiens adultes (assis, couché, regarde-moi, saute…)
Le "A ta place" avec sa jeune chienne malinoise
Admirez le temps superbe ! Non non, il n'est pas 5 h du matin, mais bien midi !

Et dès qu'il obtient ce qu'il veut : Clique ! Va chercher ta baballe !
(ici, la balle remplace la croquette)

Le truc, c’est qu’il faisait un temps pourri et glacial (voir ci-dessus). Le brouillard est retombé avant de s'être levé (voir encore ci-dessus), et au bout de deux ou trois heures piquée les pieds dans l’herbe mouillée, j’étais complètement frigorifiée et obnubilée par la pensée d’une tasse de chocolat chaud.

13 h. Enfin l’heure du repas ! On s’entasse tous dans un préfabriqué où nos orteils décongèlent enfin. Je regrette d’avoir fait ma radine pour ne pas payer le repas chaud à 10 euros. Si j’avais su qu’il ferait si froid… J’aurais tout donné pour manger autre chose que mon taboulé et mon mini-babybel ! Le repas était assez folklo, au milieu des mecs et des gonzesses viriles, de leurs blagues viriles ( Rah Rah Rah !  = gros rire gras) et de leurs histoires de chiens dominants (« moi, j’ai un chien dominant. Et moi aussi ! Et moi aussi, il vient de la SPA, alors ! Toi aussi, t’as un chien dominant ? Moi aussi ! Tiens, pourtant, tout à l’heure, ça s’est bien passé. Ouais, mais tu verrais comme il cartonne, d’habitude »)… A croire que Corinne, Laurent et moi, on était les seuls à pas avoir des chiens dominants… Mais bon, faut dire qu’on était pas très viriles !
Ensuite, vient le temps de s’entraîner avec nos chiens. Avec Corinne, on était les seules cruches à faire « Ouiiii ! C’est bien ma petite pouleeeeettte ! » alors que Gilbert nous avait expliqué que « l’avantage » du clicker, c’est qu’on n’a plus besoin de parler à son chien. Oui, mais nous, on aime bien parler à nos chiens, et pis nos chiens, ils aiment bien quand on fait « ouiiii ! »,  alors…
Gilbert nous a regardées d’un air compatissant, et il a été assez gentil pour ne pas faire de commentaire.
En fin d’après-midi, l’expert a fait une très belle démonstration de mordant au clicker (alors que la plupart du temps, ils font ça au collier électrique. Ca change !). J’ai pas tout compris (ça parlait de cessation, de mâchonnage et de jambières), mais c’était spectaculaire et convaincant !



Le but de l'exercice : que le chien morde la manchette, puis la relâche. A l'ordre du maître, le chien prend la manchette (photo 1). Un nouvel ordre et il lâche et s'assoit (photo 2), car il sait que dès que Gilbert aura cliqué, il pourra remordre la manchette (c'est la récompense qui remplace la croquette, photo 3). Et ça marche beaucoup mieux que d'essayer de faire lâcher le chien à coups de poings, comme cela se fait régulièrement !

Donc, voilà. C’était une journée très instructive. Je n’en ai pas forcément appris plus sur l’utilisation du clicker (même si Gilbert est très bon dans son domaine), mais j’ai découvert le monde du ring, du RCI, du mordant, du campagne et de tous ces trucs que je ne comprends pas. En tout cas, merci à Gilbert d’avoir osé essayer le clicker, cette « méthode de gonzesse », de l’avoir imposé dans son club malgré toutes les railleries qu’il a subies. Et merci à lui de prêcher la bonne parole en montrant aux mecs viriles avec des chiens dominants qu’on peut rester des vrais mecs et même avoir de meilleurs résultats sans mettre des pains dans la truffe de son compagnon !

PS : pardon à tous ceux qui pratiquent le ring de manière moins virile (et je sais qu’il y en a), mais si je voulais que l’article soit un peu marrant, il fallait bien que je grossisse un peu le trait… Quoi que, c’était pas si grossi que ça…

Publié dans coups de coeur

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