Alain Lambert et le Chien Citoyen

Publié le par yannick thoulon

 Je voulais vous faire un article sur la fête du chien, mais ça attendra : ce matin, je reçois un coup de fil légèrement surréaliste d'Alain Lambert, l'éducateur qui m'a formée il y a 7 ans. Un mystérieux anonyme lui aurait dit que je le roulais dans la boue en critiquant ouvertement ses méthodes.

 

Alors si j'écris ce billet, ce n'est pas pour "faire acte d'allégeance" ou jouer aux lèches-bottes vis-à-vis d'Alain, ce n'est pas mon style (ni le sien), c'est simplement que je n'apprécie pas que l'on dise que j'ai critiqué quelqu'un que j'affectionne et dont j'estime beaucoup le travail. Alors voici, publiquement et ouvertement, qui est Alain Lambert pour moi.

 

C'est quelqu'un qui m'a formée à un métier que j'adore en m'accueillant presque tous les jours dans ses cours particuliers, ses balades, ses cours collectifs, ses opérations avec les villes, à la SPA de Gennevilliers. J'y allais avec un immense plaisir, sachant qu'on aurait toujours, en prime, des discussions enrichissantes et variées.

 

Mais c'est surtout un excellent éducateur : pour moi, un des meilleurs de France. Il y a 25 ans, il faisait partie des premiers à proscrire les mauvais traitements et à croire qu'on pouvait éduquer les chiens en jouant davantage sur la félicitation que sur la sanction (voir la charte du CECP). Une révolution, à l'époque ! Il aime réfléchir, se poser des questions sur le fonctionnement et l'apprentissage des chiens (et des humains). Il m'a appris l'importance du timing, de l'observation, de la réactivité, de la constance. Il m'a appris ce la force physique n'avait que peu d'importance. Il m'a aussi appris la patience. Un éducateur canin lettré, qui réfléchit, se plonge dans des ouvrages scientifiques complexes ou dans des textes historiques afin de mieux comprendre les réactions et la place du chien, il n'y en avait vraiment pas beaucoup à l'époque. Je suis ravie d'être "tombée" sur lui et non sur un bourrin de base qui crie "Couché !", et force la manœuvre si les cris ne fonctionnent pas.

 

C'est aussi un amoureux des chiens et de la cause animale, qui a travaillé activement avec la SPA en y créant bénévolement un club d'éducation, et continue encore de lutter contre l'abandon et des chiens et de favoriser les adoptions (c'est à lui et à Tonio Ruiz que l'on doit la formule "payez ce que vous voulez" pour l'obtention de l'attestation d'aptitude des maîtres de chiens catégorisés).

 

Enfin, c'est bien évidemment un précurseur en matière de travail avec les villes : le premier, je crois, à avoir importé le concept de promenade canine en France. Mais aussi le premier à avoir collaboré avec les collectivités locales pour une meilleure intégration du chien en ville, grâce à sa société "Education et prévention canines" (site Le chien citoyen) : modules avec les enfants, sensibilisation à la propreté, formation des agents territoriaux, matinées d'éducation canine, méthodes innovantes pour former les maîtres citoyens...

 

Voilà qui est Alain Lambert, pour moi. Alors, même si je dis parfois qu'il a un caractère de cochon et que ça peut être difficile de travailler avec lui quand on a aussi un sale caractère comme moi, je n'ai jamais remis en cause ses méthodes, sa finesse de perception, son contact incroyable avec les chiens. Et que celui qui dise que j'ai dit du mal de son travail ose le dire en face de moi.

 

Ca y est, mes comptes sont réglés... Non mais !

Publié dans coups de gueule

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :